Arguments et opinions

L'un des objectifs majeurs de cet audit est de présenter à la direction du CNES un certain nombre de points de vue représentatifs sur l'intérêt de poursuivre l'étude des témoignages de PANet sur l'adéquation du CNES pour prendre en charge une telle activité.

Cette revue d'arguments en faveur ou en défaveur de la poursuite de l'activité SEPRA et de son éventuelle réorientation, repose principalement sur une série d'entretiens avec des personnalités françaises représentatives de toutes les tendances. Les comptes-rendus de ces entretiens, fournis ici en annexe, font l'objet d'une présentation synthétique (paragraphe 2.1).

En complément d'information sont ensuite présentées les conclusions d'un groupe de scientifiques réunis en 1997. Aux Etats-Unis la fondation Rockefeller pour aborder le thème des traces physiques laissées par les PAN" et de leur prise en compte par la science officielle (paragraphe 2.2).

Enfin l'auteur de ce rapport expose, à titre indicatif, quelques réflexions personnelles sur ces questions (paragraphe 2.3).

Entretiens avec des personnalités choisies

Une trentaine de personnalités ont été contactées en France, en accord avec la direction du CNES dans divers millieux pouvant être concernés de près ou de loin par la problématique des PANs : organismes publics de recherche scientifique, Défense nationale, aviation civile, sécurité, médias, responsables du CNES concernés, etc. L'objectif de ces entretiens était de recueillir de façon neutre l'opinion de chacun sur le sujet, tant sur le fond (intérêt d'étudier les témoignages de PANs) que sur la forme (rôle du CNES et organisation du travail), en recherchant la plus grande diversité d'opinions représentatives.

Les compte-rendus de ces entretiens sont présentés en annexe dans leur version finale, approuvée par chacune des personnes concernées. La liste des personnalités rencontrées est la suivante (par ordre chronologique) :

  • D. Ass�m�/DTS) n1Avec J.-P. Granier �nseiller du DG)
  • R. Ivar�S/DEE/EO) et Jean-Jacques Vélasco (CNES/DEE/EO/SC/SE)1
  • Y. Trempat (CNES/DEE)
  • Jean-Jacques Vélasco (CNES/DEE/EO/SC/SE)
  • M. Angee (Aviation Civile/IPCNA)
  • E. Davoust (Observatoire Midi-Pyrénées)
  • Alain Esterle (SGDN/Directeur adjoint de la DCSSI)
  • A. Bensoussan (Président du CNES)
  • René Pellat (Haut commissaire du CEA)
  • G. M�gie (Président du CNRS) �I>C. Le�ec (CNES/Déléguée à la COM et à l'éducation)1
  • P. Lorenzi (CNES/Conseiller milit�DG)
  • J. Blamont (CNES/Conseiller du DG)
  • R. Bonnet (CNRS/IAP, ex-Directeur scientifique de l'ESA) <�e Gou� de de défense� sécurité �nctionnaire
  • André Lebeau (ex-Directeur des pro�du CNES et de l'ESA)
  • D. Gavoty (EMA/Chef du bureau Espace)
  • P. Prodhome (EMAA OTAN/ex-Chef du bureau Espace du CDAOA)
  • J. Arnould (CNES/Chargé de mission Ethique)
  • F.�acute;-Langlois (Le Figaro/ Chef� Sciences et�e;decine) à Gutmann (Président du Conseil Scientifique de Défense)
  • P. Cohen (Député-maire de Ramonville)
  • Yves Sillard (ex-DG du CNES, ex-DGA, ex-Secr. Gén. Adjoint OTAN)
  • J. D. Testé/Chef de la section Espace)
  • A. Que�A/DSP/SREA/Sous-directeur scientifique)
  • J. M.�ot (Gendarmerie Nationale/Chef Op��et emploi)
  • J.M. Bosqued (C�cteur de recherche au CESR)
  • J.C�Vallat (CN�O/SC)
  • G. Barsacq (Intérieur/Sécurité civile)
  • F. Collaro (TF 1)
  • P. Pel� (Fra�
  • P. Hesters (France 3)
  • H. Le �atignon/Cabinet militaire)

Si, comme prévu, les opinions recueillies se révèlent très diverses, il ressort de ces entretiens un certain nombre de points de convergence majoritaire. L'étude statistique de ces opinions n'aurait aucune valeur de représentativité, mais il est tout à fait possible de résumer les tendances dominantes recueillies, en se référant à la série de questions qui a servi de fil conducteur aux entretiens.

Faut-il poursuivre en France une activité officielle sur les PANs ?

Pour des raisons scientifiques ?

Bien que quelques scientifiques consultés émettent des doutes, voire un rejet, quant à la possibilité de trouver quoi que ce soit d'intéressant en étudian les témoignages de PAN, la majorité des personnalités rencontrées est d'un avis contraire, rappelant que le rôle fondamental de la science est de chercher à comprendre les observables sans aucun a priori. Ces intervenants soulignent néanmoins que l'enjeu ne saurait justifier des investissements trop importants, dans l'état actuel des connaissances sur le sujet.

En marge des motivations purerement scientifiques, certains interlocuteurs soulignent que tout événement se produisant au-dessus du territoire national doit être surveillé sous l'angle de la sécurité au titre du principe de précaution.

Pour des raisons civiques ?

Le devoir qu'a l'État de fournir des réponses officielles aux interrogations du public et des médias au sujet des PANs, en évitant aini de laisser le champ entièrement libre aux irrationnels, est, à de très rares exceptions, présenté par tous les intervenants comme une raison majeure pour poursuivre et renforcer la mission du SEPRA

Il faut noter l'insistance de scientifiques de très haut niveau qui, même s'ils attendent peu des investigatitions sur les PANs, tiennent à ce que le travail soit conduit avec sérieux, méthode et respect du public, loin de tout mépris.

Certains intervenants font valoir que même si les interrogations du grand public correspondent souvent aux aspects les moins sérieux du dossier des PANs sur le plan scientifique (association systématique à des visiteurs extraterrestres), elles recouvrent un fond très sérieux sur le plan éthique (recherche de l'autre, peur vis-à-vis de l'espace). De plus, ce n'est pas parce que la motivation du public est irrecevable à leurs yeux que les scientifiques doivent se détourner d'un sujet de recherche, sous peine de tomber dans un travers symétrique de celui du public.

Le CNES est-il l'organisme le plus adéquat ?

La quasi-totalité des intervenants rejette fermement l'hypothèse de confier la mission du SEPRA à la Défense nationale, même s'ils reconnaissent tous qu'elle est ncernée par le problème (surveillance des abords, sécurité des pilotes). Le motif principal est la difficulté insurmontable que cela créerait sur le plan de la communication, en raison de la gestion du secret par les militaires et, symétriquement, de la méfiance de la part du public et des médias.

Le CNES est en fait présenté par tous comme l'organisme le plus adéquat, pour différentes raisons : son expérience acquise de 24 années de service (dont il serait difficile de justifier l'interruption), ses compétences techniques spécifiques (rentrées atmosphèriques, qui expliquent une fraction non négligeable des témoignages de PAN), ses liens privilégiés avec l'armée de l'air (protocole CNES-CDAOA), son image forte qui fait que le public se tourne spontanément vers lui pour toute question se rapporte de près ou de loin à l'espace (exemple : les chutes demétéorites).

Le CNES semble donc tout désigné pour poursuivre et renforcer son action dans le domaine des PANs, directement au sein de ses services, comme c'est le cas actuellement, ou à travers une entité indépendante à créer sous sa tutelle.

De nombreuses personnalités jugent, en outre, utile que d'autres organismes à être associées au CNES, ONERA, Météo France, DGAC, etc.), que ce soit pour mener des enquêtes approfondies nécessitant des compétences particulières, pour participer à un conseil scientifique ou pour être partie à si une entité indépendante devait effectivement être constituée.

L'argument présenté par plusieurs personnalités en faveur de la mise en place, sous tutelle du CNES, d'une entité séparée (Fondation ou association) est que cela constituerait un gage fort d'indépendance et de crédibilité auprès du public et des médias (référence aux problèmes de pollution : Tchernobyl, Erika, etc.).

Faut-il rétablir un conseil scientifique ?

Plutôt qu'un conseil strictement scientifique, la très grande majorité des personnes rencontrées souhaiterait que soit constitué, sous le contrôle de la direction générale du CNES, un comité de pilotage avec des personnalités incontestables issues de différents milieux scientifiques (sciences physiques et humaines), opérationnels (gendarmerie, armée, aviation civile, etc.), divers (éthique).

La composition de ce comité devrait être limitée en nombre et fréquemment renouvelée, afin qu'il reste toujours réellement actif et motivé.

Faut-il augmenter les moyens du SEPRA ?

Presque tous les intervenants pensent que la précarité de la situation actuelle du SEPRA est indéfendable, tout en reconnaissant que des investissements très importants ne seraient pas justifiés dans le contexte budgétaire actuel.

Une majorité pense que plusieurs personnes (de l'ordre de 3 à 5 énts plein temps) seraient nécessaires pour assurer les fonctions minimales de collecte d'information, d'organisation d'enquêtes, de poursuite du travail de pérennisation des archives, de communication (réponse au public, publications, site Internet dédié, coopérations avec d'autres pays), à l'image de ce qu'était le GEPAN au début des années 1980s.

L'isolement actuel du chef du SEPRA est perçu comme négatif, cette situation pouvant être corrigée par l'implication à temps partiel tant que de besoin, de spécialistes détachés d'autres services du CNES.

Où faut-il rattacher le SEPRA au sein du CNES ?

Les avis sont partagés sur ce point. En dehors des personnes qui déclarent ne pas avoir du tout d'opinion, une majorité trouve justifié le rattachement actuel du SEPRA au CST, où se trouvent les compétences techniques susceptibles d'être sollicitées.

Cependant plusieurs intervenants sont d'avis que s'il faut effectivement laisser le SEPRA géographiquement à Toulouse pour ces mêmes raisons, il serait plus logique de la placer, sur le plan hiérarchique, directement sous la responsabilité d'une direction du siège, à condition que celle-ci se montre ouverte et motivée. La raison qu'ils avancent est que les activités du CST sont entièrement tournées vers la technologie, avec un souci de productivité qui se traduit logiquement par l'assignation d'une priorité minimale aux demandes du SEPRA (budget, missions, colloques), alors que la mission (régalienne) de ce service doit nécessairement comporter une grande part de communication et d'échanges avec d'autres organismes étatiques et d'éventuels collaborateurs.

Et la dimension européenne ?

Pratiquement SEPRA, au ce civil comme confirment consultées da�maine de des de�ute;occupations du en et européen, générale irréversible l la la les militaire, niveau ou personnalités plus �te;cifiques prise proches projets que soit spatial, sur surveillance thèmes une vers �es évolution l'espace ou le contrôle aérien. En conséquence, ils estiment que l'étude des PANs devra nécessairement, un jour ou l'autre, être menée à ce niveau. Un bénéfice direct sera l'extension du champ d'observation.

En ce qui concerne une implication immmédiate de l'Europe dans les activités du SEPRA, en particulier à travers l'ESA, la plupart des intervenants la trouvent souhaitable sur le principe, mais probablement pas réaliste. Certains soulignent la lourdeur des procédures à mettre en œuvre auprès de l'Agence Spatiale Européenne, même si d'autres pensent que son positionnement dans le service ne s'opposerait pas à ce qu'elle prenne en charge ce type d'activité.

Certaines gestions plus modestes portent sur des accords bilatéraux avec des pays voisins ou la mise à disposition des compétences du CNES/SEPRA pour traiter des données recueillies hors de France, ou encore sur la nomination à l'ESA d'un correspondant officiel du SEPRA.

Enfin plusieurs personnalités estiment qu'avant de proposer une collaboration internationale dans un domaine donné, il faut pouvoir montrer une activité nationale bien structurée : en l'occurrence, il faudrait commencer par redonner au SEPRA ou à son successeur une dynamique satisfaisante.

Autres coopérations internationales ?

La grande majorité des personnes consultées se dit favorable à des coopérations du SEPRA avec des partenaires étrangers officiels, voire privés s'ils sont en mesure de fournir des gages de sérieux suffisants (loin des ufologues irrationnels).

Une opportunité concrète a été fournie par la récente demande de coopération adressée au CNES par un service chilien officiel comparable au GEPAN.

Rapport de Pocantico

À la demande de Sir Laurance Rockefeller, prèsident du LSR Fund, a été organisé du lundi 29 à samedi 4, au centre de conférence de Pocantico à Tarrytown (New-York), un colloque sur les traces physiques associées aux témoignages d'ovnis.

Peter A. Sturrock, professeur de physique appliquée à l'université de Stanford et prèsident de la SSE (Society for Scientific Exploration), y était mandaté pour organiser une rencontre entre des investigateurs expérimentés dans le domaine des ovnis, dont J.J. Velasco, et une sélection de scientifiques dont la plupart étaient confrontés pour la première fois au problème des ovnis. Sur chacun des thèmes furent retenus (photographies, vidéo, enregistrement radar, pannes d'avions et d'automobiles, traces eu sol et sur la végétation, b� de témoins...), l'investigateur devait sélectionner son dossier le plus convaicant et le présenter aux scientifiques qui, après lui avoir posé des questions, se réunissaient entre eux pour tenter d'établir une conclusion. Dans un deuxième temps les organisateurs et scientifiques se sont réunis à San Francisco, du 28 au 30 novembre, pour établir les bases du rapport final, qui ne fut officiellement publié, après de nombreux débats, qu'en été 1998, sous la signature de l'ensemble des participants.

Les scientifiques sélectionnés étaient :

Résumé du rapport final (traduit de l'anglais)

Du 30 septembre au 3 octobre un colloque a été organisé au centre de conférences de Pocantico à Tarrytown (New-York), au cours duquel le comité scientifique a rencontré les investigateurs. Le comité et le directeur du colloque se sont également réunis à San-Francisco du 28 au 30 novembre 1997. Le problè�is aux participants était ce�a compréhension de�) cause (témoignages d'ovnis, qui n'ont cessé d'affluer dans le monde entier s au moins 50 a�eacute;ta�d� aux investigateurs de présenter au comité scientifique leurs données les plus représentatives. L'aspect frappant de ces reprès�s était qu'au minimum certains des phénomènes décrits n'étaient pas faciles &agr�liquer. Les membres du comité se concentr�rent sur des incidents l�une forme de trace physique, pleinement conscients du danger q�il y aurait à se reposer entièrement sur des témoignages humains et de l'importance de mesures physiques pour pou�criminer les diff&eacu�s hypoth&egra�/I>

Il peut se révèler�ve;s utile d'effectuer une évaluation soigneuse d�ute;moignages d'ovnis pour en extraire de l'information sur des phénom&�es inhab�ncore inconnus de la science. Néanmoins, pour être�te;dibles aux yeux de la communaut&eacut�tifique, de telles évaluations doivent être menées ave�rit d'objec�cute; et une volonté de confronter des hypothèses concurrentes.

L'histoire de la science co�uelques exemples �cute;nom�nes initialement �cute;s comme relevant du folklore : il y a deux s�;cles, les�e;téorites (alors considérées comme des pierres tombant du ciel) appartenaient à cette catégorie. La réalité de phénom�n�te;ph&ea�grave;res, tels�foudre en boule ou les sp� été contestée jusque très récemment.

Il est apparu clé qu'au moins quelques-uns des incident�eacute;s pouvaien�impliqué des phénom�nes rares mais importants comme une activité élect��s haut au-dessus d&rs�es (par exemple des sprites) ou des anoma�propagation radar. Par ailleurs le comité n&r�as été convaincu que l'une ou l'autre des trac�cute;sent�e�uait des processus physiques enc�nnus ou sugg�ra�nifestation d'une intelligence extraterrestre. Quelques �raient trouver leur origine dans des activités �es secrètes�

Il appar�la plupart des invest� en cours sur les ovnis sont conduites avec un niveau de rigueur i�ble avec les standards reconnus par la recherche scientifique. Le comit� a cependant reconnu l'esprit d'initiative et de d�vouement des investigateurs qui ont fait�eacute;sentations de ce colloque, à la fois pour les efforts dans l'application d'out�ntifiques à un problème complexe n�glig� depuis longtemps par la communaut� acad&eacut� et pour�;application avec laquelle ils ont archiv� e�� des donn�es d&rs�rvation pertinentes.

Le comit� a conclu qu'il était peu pro�'une analyse plus appr�des traces présent�es au�e permette d'�lucidées) cause(s) des témoignage�dant le comit� considère que �lles donn�es a�et analys�es scientifiquement (en particulier sur des événements bien document�s et r�currents) pourraient produire de l'information utile. Dans ce c�physiciens auraient une opportunit&eacut�ntribuer à la résolution du problème des ovnis.

�it� : a formul� les observations suivantes

  • �Le probl&eg�ovni n'�simple et il est peu p� qu&rsqu�ste une réponse simple et universelle.
  • A c�is que s�ort�es d�vations inexpliqu�� a une possibilité pour les scientifiques d'apprendre quelque chose de nouveau par l'étude de ces observations.
  • Les &�udes devraient se focaliser sur �qui comportent�ant de traces physiques indépendantes que possible et �eacute;m� humains forts
  • Une certaine forme de contacts formels et r�guliers entre la communaut� ovni et les physiciens�ent être productive
  • qu souhaitable 'existe un soutien institutionnel pour la �he dans ce �
  • Le projet GEPAN/SEPRA du CNES (Centre National d&r�des Spatiales) a fourni depuis 1977 un modèle pr�cieux d'organisation modeste, mais efficace de collecte�quo;analyse des témoignages d'ovni et des donn�es correspondantes
  • A vu des preuves présentées au cours du colloque que certains témoins d'événements ovnis avaient souffert de l�sions de type irradiation,�t� attire l'attention de la communaut� m&eacu�e sur les risques pour la santé �ven�nt associés aux événements ovnis.

Le comité a�;galement p�te; en revue certaines des conclusions av�te;es en 1968 Dr. Edward U. Condon, directeur du projet Colorado. Il affirmait que �nbsp;rien n&rsquo�ti de l'&e�de des ovnis sur les 21 ans passés qui ait enrichi la connaissance scientifique et que « la pour� l'étude approfo� ovnis ne peut probablement pas être justifiée par l'espoir de �ancer la sc�sp;». Tout en acceptant la première conclusion et son extension jusqu'à aujourd'hui, le comit&eac�sid�re qu'il existe toujours une �it� pour que l'�ation d'un Phénomène inexpliqu&�conduise�; une avanc�e de la connaiss�entifique.

Le comité considère les chances d'une telle avançée sont aujourd'hui plus grandes qu'elles n'étaient en 1967, d'une part en raison des progrè� connaissance sc�ue et des techniques, d'autre part à la lumi�re du modèle du GEPAN/SEPRA pour l'acquisition des donn�es.

Point de vue p�

L'auteur de cet audit a une certaine connaissance de la prise en compte officielle de la problématique des PAN, pour avoir suivi (avec recul) l'évolution de ce dossier depuis une trentaine d'années, d'abord depuis l'ESA, son employeur jusqu'en 1980, puis en qualité d'expert auprès du GEPAN/SEPRA pour les questions relatives à l'analyse d'images (spécialité de sa société Fleximage) et aux systèmes de surveillance de l'espace (projets Eurociel et SPOC), enfin par sa récente participation au colloque de Pocantico (cf. paragraphe 2.2).

Ce paragraphe regroupe quelques considérations personnelles sur certains aspects du problème.

Ce paragraphe regroupe quelques considérations personnelles sur certains aspects du problème.

Intérêt du sujet

L'étude des PANs peut sembler a priori sans objet lorsque l'on se rend compte que des enquêtes relativement simples suffisent à expliquer la plupart des cas rapportés.

Cependant, si l'on prend la peine de se pencher sérieusement sur les cas de témoignages et d'enregistrements qui résistent vraiment à l'analyse, malgré la présence de données significatives, on est vite frappé par la relative cohérence de plusieurs catégories d'événements à l'échelle de la planète. Cela n'a bien entendu aucune implication quant aux explications finales, mais permet d'espérer pouvoir appliquer la méthode scientifique : à défaut de pouvoir reproduire les phénomènes à volonté, leur observation plus volontariste pourrait bien conduire à la constatation d'une répétitivité indiscutable, condition indispensable pour développer toute science d'observation.

Cette remarque s'applique aussi bien aux descriptions de phénomènes lumineux ou d'objets insolites dans la basse atmosphère qu'à des classes d'événements plus rapprochés et traumatisants, ainsi qu'aux cas aéronautiques rapportés par des pilotes et des contrôleurs aériens.

Une autre caractéristique intéressante des témoignages de PAN, vus sous un angle sociologique, est que, contrairement à certaines idées reçues, les catégories sociales auxquelles appartiennent les populations de témoins reflètent sans distorsion les populations dans leur ensemble (même pourcentage d'évêques ou de boulangers chez les témoins de PAN d'un pays donné que dans l'ensemble de la population de ce pays). Le phénomène est par ailleurs universel, même si son appréhension par les populations varie en fonction des cultures.

La recherche d'explication des PANs m'apparaît comme un vrai problème, dont les solutions sont probablement multiples, pouvant relever de la physique atmosphérique, de la psychologie, de l'observation inopinée d'engins secrets ou expérimentaux, voire de causes effectivement inconnues à ce jour. Quoi qu'il en soit, l'un des mérites majeurs de l'étude de ce sujet, en marge des raisons déjà citées, est de f�'occasi�uo;imaginer des re� pluridi�ires originales, qui auraient peu de chances d'être abordées par ailleurs (exemples : mod�lisation d'une aérodyne à propulsion par MHD, inte�entre les micro-ondes pulsées et certains végétaux, effets de rayonnements particuliers sur les moteurs à explosion).

Recueil d'information

L'étude des PANs repose sur l'observation �uo;enregistrement d'événements imprévisibles se produisant généralement dans la basse atmosphère, d'origines et de natures pro�t multiples, dont l'unique spécificité a priori est �s être identifi�s par leurs témoins.

Il existe deux voies connues pour�lir des donn�es sur les PAN : les t&eacut�ges (source hum� les enregistremen�ce instrumentale). Mais au-delà de c�istinction, il me semble util�eacute;ciser que, pour chacun�es deux voies, on peut e� deux mo�onctionnement : passif ou�

  • Source humaine passive : c'est la seule utilisée jusqu'à présent par le GEPAN. Elle consiste à ne prendre en c�e les témoignages qui se présentent spontanément à tr� gendarmerie, la police ou l'aviation civile.

    D'autres données de �téourraient &eac�ment être étudiées : témoignages directement adressés au CNES/SEPRA (actuellement volontairement ignorés par souci – justifié co�u des ressources disponibles – de contrôle homogène des sources) ou recueillies dans la presse ou la littérature spécialisée.
  • >Source humaine active : il s&rsq� à l'oppos&ea� de solliciter de façon active, sélec�discrète les témoigna�ersonnes qui ne les�t jamais fournis �eacute;ment, le plus souvent par crainte d'inconv�nients majeurs pour leur carrières scientifiques, pilotes). Par natête approche exclut les candidats-témoins farfelus qui pourr�re motivés par la notoriété et les médias, puisqu'une discréti�e est annoncée dès le d&eacuté Pour avoir expériment��pproche en Espagne (par voie de petites annonces dans un quotidien �;rieux), sur les conseils du Professeur américain A. Hynek, j'ai pu me rendre compte du nombre non négligeable de personnes qui ont vécu (ou cru vivre) une expérience relative aux PANs et n'en parlent jamais, d'autant moins �;elles occupent des fonctions plus vulnérables sur le� professionnel ou public. Ce syndrome n�st pas sans rappeler, toute proportion gardée, des problèmes sociaux bien plus fréquents dans�cute;alité qu'il �apparaît officiellement, tels que le viol ou l&�ceste, pour lesque�nstate une tendance généralisée de la part de toutes les parties à garder le silence, par peur d'ennuis encore plus�rtables socialement que les faits, sauf si une�ion à parler bien ciblée est proposée. Sans verser dans la paranoïa, il est certain que seul� fraction des témoins de PAN es�ible par la méthode passive, ce qui invalide à l'avance toutes les conclusions de calculs sur de possibles vagues.
  • Source instrumentale passive : l'approche consiste à ���des systèmes�eillance ou de détecti�ants pou�enir des données pertinentes relatives à des observations de PAN. C'est ce que fait le SEPRA en interr�arfois les systèmes de couverture radar de l'arm&eaée l'air. De ce�catégorie de données relèvent également tout�hotos et les films pris à l&r�roviste par des témoins, généralement dans de mauvaises conditions techniques qui les rendent inexploitables.
    à Le GEPAN avait financé en 1982, sur la demande de son conseil scientifique, une étude sur les systèmes de surveillance opérationnels exi�ns le monde, toutes technologies con� susceptibles de fournir des données quantitatives et de localisation sur des ph&eém�nes imprévisib�roduisant dans la bass�h�re.

  • Source instrumentale active : il s'agirait, pour obtenir �caractérisation�ne des PAN (spectres de �ave;re, etc.), de s�;cifier, d&éelopper et mettre �cute;ration des instruments de su�ce du ciel spécifiques. Un tel système d&�i� à l'és PAN n'existe nulle part actuellement, en dehors de rares initiatives privées (cf. projet Hessdalen en Norvège),�le co�;t de� en place ne �robablement pas justifié par les perspectives actuelles de progr�s de la connaissance.
    à Cependant, une approche multi-utilisateurs, te�celle qui avait sous-tendu le projet EUROCIEL (phénom�nes astronomiques�, satellites, météorites, nuages de polluti�p;) pourrait permettre d'atteindre un meilleur retour sur investissement, par exemple pour la mise en place d'un sy�e;me de surveillance optique à grand c�ur être crédible,�i devrai�ransportable, de�il;on à se pr�ter à des�es d'observation prog�ute;es, non pas au hasar�de préférence s�ites d'�; affluent des témoignages à un moment donné (exemple de Hessdalen ).

Coopération internationale

La nature universelle du problème posé par les t&eacénages et enregistrements relatifs aux PANs �conséquence directe que�nces de trouver la (les) réponse(s) seront d'autant plus grandes que les données de toutes origines, les plus nom�possibles, pourront être rapprochées. Ceci doit néanmoins être temporisé par l'importance d&�e bonne homogénéité dans le contr&� des sources, souvent�les à�r sur un sujet aussi controversé.

En tout état de cause, il paraît difficile d'espérer progresser �compr&ea�sion des PANs �acute;changer avec les quelques chercheurs sérieux qui travaillent dans d'autres pays et notamment aux Etats-Unis, qu'ils soient officiels ou privés. Au minimum, cela peut s&rs�iquer imm��t aux approches statistiques : la taille de certains fichiers de cas américains, p�le, est très supérieure à�des fichiers du SEPRA pour des raisons géographiques évidentes. A titre d'illustration, il existe une base de données internationale sur les cas aéronautiques d'observation de PAN, qui porte aujourd'hui sur 1200 rapports, don�correspondent à des cas "radar-visuels", à rapprocher des 92 cas aéronautiques, dont 1 "radar-visuel", du fichier français du �

Evaluation du GEPAN

La mise à du GEPAN, entre 1977 et 1�squo;est faite dans d'excellentes conditions, pour un coût très raisonnable �eacute;thodolog�au point� collecte et l'archivage des données s'est avérée efficace et les protocoles établis avec la gendarmerie, l'armée de l'air et l'aviation civile sont garants d'une bonne homogénéité des �ute;es prises en compte.

Un examen critique des différentes phases du GEPAN/SEPRA (cf. paragraphe 1.3) me conduit aux appréciations pers� suivantes :

  • Phase d'initialisation : �lente communication avec le public et les médias, un certain manque de rigueur scientifique
  • Phase méthodologique : excellente rigueur scientifique, un certain déficit de communication avec les médias
  • Phase opérationnelle : �mmunication et bonne rigueur, mais moyens insuffisants�nce de soutien par la hiérarchie

�eprinc�egrave;ge à &eacut�aujourd'hui serait de croire que, puisqu'il y a peu de PV de gendarmerie depuis quelques années et donc peu de travail à faire selon les critères actuels, les moyens alloués au SEPRA sont suffisants. �, si le cadre des actions du SEPRA est aujourd'hui aussi étroit (collecte exclusivement à partir des PV de gendarmerie et des rapports officiels de pilotes, absence de contacts avec l'étranger, absence de comm�n avec le public, etc.), c'est en raison des restrictions de moyens �ves et des choix qu'il a fallu opérer au fur et à mesure pour tirer le meilleur parti du personnel et des budgets alloués.

Si l'on prend le problème dans le bon sens, comme au début de�cute;es 80, c'est-à-dire à partir d'une stratégie construite incluant une vraie communication, des contacts à l'étranger, la prise en co�donn&eac� en provenance d'autres sources, etc., on s'aperçoit que les ressources actuelles sont net�nsuffisantes et qu'il faut doter le service de celles suggérées plus loin (cf. paragraphe 3.2.3) pour lui permettre de faire face.