FIDUFO

LDLN n°111, février 1972

FICHIER INFORMATIQUE DE DOCUMENTATION SUR LES U.F.O.

Le point

Le lecteur de LDLN se souvient que nous avons présenté dans le n° 111 (avril 1971) un projet nouveau intitulé Fichier Informatique de Documentation sur les UFOs. Depuis la parution de cet article FIDUFO a enregistré de nombreuses propositions de collaboration. Elles prouvent à quel point la création d'une banque de données sur ce sujet s'avère nécessaire et souhaitée par tous ceux que le phénomène OVNI préoccupe. Nous voudrions préciser ici dans quel esprit nous entendons travailler, et comment nous comptons nous organiser.

FIDUFO constitue en quelque sorte le premier échelon d'une recherche collective et bénévole et, de ce fait, pose des problèmes originaux que nous entendons partager avec tous ceux qui collaborent à cette extraordinaire entreprise.

FIDUFO n'est pas le produit de quelques cerveaux abstraits à la recherche d'une vérité inaccessible, mais veut être un système informatique simple, auquel chacun peut collaborer. Le travail à réaliser est considérable, mais la somme des petits travaux de chacun constituera un outil d'analyse tout à fait original et objectif dont nous sommes en droit d'attendre beaucoup.

La qualité d'un fichier

Très succinctement, les qualités d'un fichier peuvent se grouper en cinq thèmes :

  1. Exactitude
  2. Ouverture
  3. Homogénéité
  4. Utilité
  5. Simplicité.

Exactitude

Les informations contenues dans le fichier doivent être aussi exactes que possible. Certains aide-mémoire déjà constitués préfèrent répéter autant de fois un cas qu'il y a de sources différentes rapportant des éléments différents. Cette attitude se justifie du fait que d'une source à l'autre plusieurs informations diffèrent parfois au point qu'un doute s'élève sur l'identité des cas. Dans la mesure du possible, si l'on est certain qu'il s'agisse du même cas on notera les différentes caractéristiques, même contradictoires. Il ne faut pas de plus interpréter l'information à coder. Ceci est évidemment très délicat, le vocabulaire utilisé est fonction du témoin et de sa formation (l'un parlera de tuyère, l'autre d'échappement, un autre de flamme, etc.). On ne peut éviter totalement les erreurs, et si l'enquêteur doit travailler avec le maximun de soin, l'indexeur, puis le codeur, se doivent de ne rien modifier.

II nous semble important, en effet, de rentrer avec le maximum de soin et d'exactitude les informations connues. C'est pourquoi, d'une part, FIDUFO reste indissolublement lié à LDLN et son réseau d'enquêteurs ; d'autre part, priorité sera donnée aux cas français sur lesquels nous pouvons travailler avec le maximum de précision et d'objectivité.

N.D.L.R. — M. Vauzelle nous permettra ici d'intervenir pour préciser notre pensée personnelle sur le problème qui nous est commun.

Il y a une différence fondamentale entre un catalogue de faits et un fichier. Le catalogue recueille des informations, mais ne les vérifie pas (en général). Elles peuvent être erronées dans les détails ou relater des faits journalistiques plus ou moins fantaisistes. Le fichier, lui, se doit de coder des informations vérifiées. D'où la nécessité de s'assurer de cette vérification ou de la provoquer.

Il est bien évident que les cas français sont plus faciles à vérifier, le réseau des 800 enquêteurs LDLN étant pour ce faire à la disposition du fichier.

S'il y a des enquêtes étrangères excellentes (il n'est pas question de catalogue) qui peuvent être codées avantageusement et en toute certitude d'exactitude, il n'en reste pas moins que si des détails font défaut, le recours pour se les procurer n'existe pas. Priorité donc aux cas français, d'autant plus que le fichier s'organisant aussi sur le plan international, peut donner à des échanges d'informations locales, déjà indexées, ou même codées avec plus d'exactitude que nous ne saurions le faire de l'extérieur. Tout cela concourt à cette priorité dont parle notre ami Vauzelle, et nous insistons sur la plénitude du terme. Si la mise au point du code a constitué un énorme travail parfaitement réussi, et dont FIDUFO est à féliciter, si l'organisation du travail matériel est un pari qu'est en train de gagner FIDUFO, le plus dur reste à réaliser : la liaison entre ceux qui fichent les détails et ceux (les enquêteurs) qui vont chercher sur les lieux, ou sur documents, les détails qui font défaut et qui existent cependant. C'est à ce prix qu'un fichier constituera une œuvre scientifique pouvant être d'une très grande utilité pour la recherche, et non un codage de faits douteux avec des détails si minces que son exploitation n'offre plus actuellement d'intérêt : d'autres chercheurs l'ayant réalisée et publiée.

Ouverture

Si l'on veut rentrer dans les détails, il n'est pas possible de les prévoir tous. La nature des observations évolue, et il n'est pas toujours possible de faire rentrer tel fait ou telle caractéristique dans une classification pré-établie. Il est donc nécessaire de pouvoir créer à tous moments de nouvelles rubriques, sans qu'il y ait pour ce faire à modifier les cas déjà codés. Cette nécessaire souplesse explique la double articulation mise au point :

  1. RUBRIQUES regroupées selon les grands thèmes se retrouvant dans tous les comptes rendus : données temporelles, géographiques, objets, passagers, témoins, phénomènes associés, enquête et résultats.
  2. CARACTERISTIQUES : dans chaque rubrique, on peut énoncer un nombre non limité de détails pour lesquels un code est prévu laissant de très larges possibilités.

Homogénéité

La décomposition en rubriques a été faite de manière à ce qu'il n'y ait pratiquement aucune difficulté pour savoir dans quelle rubrique doit être placé un détail. Si une hésitation apparaît, il est préférable alors de faire figurer ce détail dans chacune des rubriques en question.

Que l'on considère cependant ce que pourrait être un détail, par exemple : dans la rubrique "passager description" (1) Personnage ventru sorti d'un disque muni d'un cylindre qui se rentre au décollage.

Il n'est évidemment pas question dans la rubrique « passager » de prévoir tous ces détails qui mêlés à d'autres sur le passager n'ont pas la même « valeur » d'information que par exemple : personnage vêtu d'une chemise rouge.

Nous préférons décomposer le (1) en différentes informations :

Il est alors prévu des liens qui permettent de restituer une information telle que (1), en préservant aux différentes informations contenues dans les rubriques une homogénéité suffisante.

Utilité

L'homogénéité, comme la nature des rubriques, et celle des caractéristiques, ont été réglées en fonction d'une utilisation dans des recherches futures. Ces recherches ont été naturellement pressenties et portent sur :

À cette liste chacun peut ajouter ses propres idées de recherches. En ceci l'élaboration du fichier n'est que la première étape d'une recherche collective beaucoup plus étendue.

Simplicité

D'une manière générale la méthode élaborée relève d'une technique très savante dite des "mots-clé". Il suffit en effet au codeur de savoir décomposer le cas en rubriques et de placer chaque détail pertinent, vérifié, dans la ou les rubriques qui le concerne. Ce premier travail est le plus long, mais le plus simple. Avec un peu d'habitude, il est même rapide.

Cette qualité de simplicité est essentielle. C'est elle qui permet à celui qui ne possède ne serait-ce qu'une ou deux soirées par mois de participer efficacement au développement de ce projet.

J.-C. VAUZELLE
Secrétariat FIDUFO

NDLR. — Le texte comportait des détails d'organisation qui, intéressant plus spécialement la quarantaine de participants actuels, ont été supprimés en accord avec les responsables qui en feront une diffusion particulière.

Nous ne saurions insister auprès de tous ceux qui désirent se rendre utiles, afin qu'ils participent à l'élaboration de ce fichier. Dix petites fiches l'an... un grain de sable, une goutte de rosée dans l'océan des loisirs, et cependant ce petit effort répété mille fois suffit pour terminer le fichier... Pensez-y et soyez généreux de votre temps.

Un gros effort est aussi demandé aux enquêteurs, mais c'est à ce prix que la recherche progressera, et qu'ils acceptent la recherche du détail, voire de l'enquête, que FIDUFO sera conduit à leur réclamer.

RENDEZ-VOUS UTILE EN AIDANT FIDUFO

S'adresser à J.-C. VAUZELLE

6, rue Scarron 92 - FONTENAY-AUX-ROSES

(timbre réponse S.V.P.)