RESUFO

Le RÉseau de SUrveillance pho(FO)tographique du ciel est mis en place en 1974 par Michel Monnerie.

Automatisée

En 1963, LDLN installe un réseau de détecteurs magnétiques. En 1969, 430 détecteurs sont exploités dans toute la France. Au cours de l'année d'avant et l'année suivante près de 3 % des 332 ovnis observés visuellement et considérés comme extraordinaires ont été détectés par les capteurs. Cependant dans 88 % des détections, les ovnis ne sont pas vérifiés visuellement s1Zan 1979. Dans chacun des événements où une vérification visuelle a pu être faite un ovni se trouvait à moins de 1 km des témoins.

Appels à témoins

Le vendredi 22, sur France Inter, Jean-Claude Bourret formule une conclusion de sa série d'entretiens sur les ovnis. Monnerie y est invité et annonce que LDLN organise une soirée de surveillance du ciel national pour le lendemain. En fait l'objectif de cette soirée à grands renforts de publicité était de vérifier les conséquences d'une préparation psychologique de l'opinion. Le lendemain, aucune photo n'est envoyée à l'émission. Bourret en conclut que la sensibilisation de l'opinion publique par les moyens audio-visuels ne provoque pas une augmentation des témoignages s2Bourret 1976. Le Résufo, mis en place par Monnerie, sera un échec.

LDLN a incité ses enquêteurs et lecteurs à prendre des clichés du ciel selon des instructions précises, mais le but du Résufo va plus loin : en pratiquant de longues poses (plusieurs heures) photographiques de nuit, il vise à augmenter la durée de surveillance et donc les "chances" de détecter d'éventuels phénomènes aériens inconnus.

Chargé d'analyser les clichés photographiques qui lui étaient soumis dans le cadre du programme Résufo 3, Monnerie est troublé par l'absence de documents photographiques troublants parmi ceux qui lui sont présentés, et le fait que le caractère étrange, non identifié, de certains phénomènes révélés par les clichés soit souvent lié à des renseignements erronés sur les conditions de prise de vue (mauvaises dates, informations fausses sur la portion du ciel visé, etc.).

Enfin, c'est l'extraordinaire difficulté à discipliner les participants pour qu'ils effectuent les tâches nécessaires au bon fonctionnement du réseau qui le marquent. Comptant remplacer la qualité par une participation massive, il conclut qu'il est impossible de mener ce genre d'expérience avec des amateurs :

On peut compter sur leur enthousiasme pour fournir un effort instantané important et de qualité ? enquêtes, soirées de surveillance, etc. ? mais pour toute œuvre de longue haleine, l'enthousiasme s'effrite, les motivations ne sont pas assez fortes, le résultat paraît trop lointain et trop incertain.

Poursuivre avec un but avec désintéressement, opiniâtreté et rigueur est une grâce qui n'est accordée qu'à quelques-uns, ceux qui ont le véritable esprit scientifique, quelle que soit leur formation de base. "Le génie n'est qu'une longue patience" est un adage bien ignoré des ufologues ! Les motivations qui les font se pencher sur le problème sont bien troubles et peu compatibles avec une recherche digne de ce nom. Heureusement quelques isolés savent travailler et leurs efforts sont notre espoirs3Monnerie, M. Et si les ovnis n'existaient pas ? Humanoïdes associés, 1977.

s4Michel, Aimé: Chapitre 14 de Mystérieuses soucoupes volantes, LDLN, Albatros 1974