L'importance de l'observation d'Arnold

Si Kenneth Arnold, alors qu'il volait pour affaires de Chehalis à Yakima le mardi 24 juin, avait décidé de ne pas contribuer à la recherche d'un transport de Marine C-46 Marine qui s'était écrasé sur les pentes du Mont Rainier, l'introduction à la période moderne de l'activité ovni aurait été bien différente. Il choisit de faire de voyage annexe, cependant, et pour résultat devint l'une de ces personnes se trouvant au bon endroit au bon moment. Peu avant mardi 24 15 h il approchait la montagne depuis le versant ouest, et alors qu'il entâmait un virage de 180 ° vers le sud, son œil fut attiré par un éclair, comme si un mirroir réfléchissait vers moi la lumière du soleil. Alerté par la possibilité de la présence d'un autre appareil, il regarda autour et vit, sur sa gauche et au nord du Mont Rainier, une formation en chaîne de 9 objets scintillant brillamment approchant rapidement la montagne se dirigeant plutôt vers le sud. Alors qu'ils se rapprochaient, passant entre lui et le sommet de la montagne, il put voir qu'il s'agissait de 9 objets discoïdaux plats, arrangés en une formation en échelon selon une diagonale descendante, s'étendant sur une distance qu'il calcula plus tard être de 5 miles. Ils étaient espacés de manière régulière, hormis un espace plus grand entre le 4ème et le 5ème objet. Alors qu'ils dépassaient le sommet Rainier enneigé et approchaient un pic à son sud, il décida de chronométrer leur vitesse ; comme ils se dirigeaient vers le Mont Adams, les 2 montagnes feraient d'excellents points de référence.

Il commença à mesurer leur temps alors que le 1er objet réapparaissait de derrière le pic à part sur le flanc sud-ouest du Mout Rainier (il identifia plus tard ce pic comme étant Goat Rocks, mais il pourrait se tromper, Goat Rocks étant approximativement à mi-distance entre le Mont Rainier et le Mont Adams). Les objets suivirent la crête qui s'étend jusqu'au sud, volant de manière erratique et faisant des écarts à l'intérieur et à l'extérieur des pics inférieurs comme la queue d'un cerf-volant. Il remarqua que les objets basculaient d'un côté à l'autre, à l'unisson, émettant des éclairs brillants quand ils le faisaient. Il remarqua aussi quelque chose d'autre — un détail qu'il ne mentionna pas dans son rapport officiel : alors que les objets basculaient sur un côté puis sur un autre, ils présentaient leurs surfaces latérales et Arnold vit que 1 des objets semblait être différent du rest, de la forme d'un croissant. Il n'y avait pas attaché trop d'importance au tout début car, comme il l'écrivit plus tard dans The Coming of the Saucers (pp. 22-23), j'avais pensé que c'était l'angle depuis lequel j'avais observé celui-là en particulier qui l'avait fait paraître différent et je n'en était pas complètement sûr.

Les objets couvrirent la distance de 50 miles entre les 2 montagnes en seulement 1 mn et 42 s. Effaré, Arnold commença à faire quelques calculs rapides alors qu'il survolait la zone pour mesurer la distance. Les résultats furent étonnants : les disques avaient volé à une vitesse de 1700 miles/h ! Pour autoriser une erreur de calcul il réduit ce nombre de 500 mais même 1200 miles/h était une vitesse incroyable !

Lorsqu'il atterrit à Yakima 1 h plus tard il alla directement voir Al Baxter, responsable général de Central Aircraft, pour lui parler de ce qu'il venait de vivre. L'histoire se répandit rapidement autour de l'aéroport, et ses descriptions et calculs furent discutés avec grand intérêt par les pilotes et mécaniciens qui se trouvaient là. Et lorsque Arnold s'envola plus tard pour Pendleton, l'écho de son étrange aventure l'avait précédé, trouvant à son arrivée un peloton de journalistes incrédules, à la recherche d'une bonne histoire par cette saison d'actualité morne. Ils n'avaient qu'à rencontrer l'homme à l'origine de ce conte absurde, cependant — un pilote avec plus de 4000 h de vol au-dessus de certains des territoires les plus montagneux des Etats-Unis ; un homme vendeur honorable d'équipement anti-incendie au-dessus d'une large zone, qui fit la plupart de ses affaires par air ; un sheriff adjoint du comté de Ada, dans l'Idaho, du département de l'Antenne Aérienne des Sheriffs et d'écouter son récit détaillé de ce qui s'était passé, pour changer leur scepticisme initial en un vif intérêt. Ils passèrent et repassèrent sur ses calculs de vitesse et le chiffre qui sortait restait le même. Rien à part des fusées n'allait aussi vite en 1947, et personne ne connaissait de fusées qui étaient envoyées au-dessus du Mont Rainier.

En conséquence de sa rencontre avec les journalistes de Pendleton, l'histoire de Kenneth Arnold fut classée comme raisonnablement sérieuse et honnête, et parût dans des journaux dans tout le pays le jour suivant. Dans les plus de 150 journaux qui examinèrent son signalement, la mention d'une origine de dépêche par câble apparaissait dans presque tous, le plus souvent à la une.

Dans les dossiers de l'Air Force l'observation est expliquée comme un mirage, bien qu'elle ait souvent été désignée comme un inconnu. Même les officiers de renseignement affectés à l'enquête du cas, les lieutenant Frank Brown et le capitaine William Davidson, du Terrain de Hamilton (Californie), furent impressionnés par l'observation de Arnold, leur rapport indiquant notamment : L'opinion personnelle de l'interviewer est que M. Arnold a vraiment vu ce qu'il dit avoir vu. Il est difficile de croire qu'un homme de [son] caractère et son intégrité apparents déclarerait avoir vu des objets et rédigerait un rapport dans la mesure où il l'a fait s'il ne les avait pas vus.

Le Dr. J. Allen Hynek, consultant scientifique pour l'enquête de l'Air Force sur les ovnis, est décrit comme ayant trouvé des incohérences dans le signalement d'Arnold lorsqu'il examina le cas pour le projet Sign fin samedi 24 15 h ou début l'année suivante. Selon le Résumé de Presse du projet "Soucoupe", publié en dimanche 24 15 h, le problème réside dans la reconciliation de l'estimation par Arnold des vitesse et distance avec son estimation de la taille des objets. Edward J. Ruppelt, dans son livre, The Report on Unidentified Flying Objects, décrit cette question des estimations de manière plus détaillée (p. 33). Arnold rapporta que les objets avaient été vu à une distance estimée de 20 à 25 miles, et estima leur taille à environ 2/3 de la taille d'un DC-4, soit 45 à 50 pieds de long. L'objection soulevée fut qu'un objet de cette taille ne peut être distingué par l'œil humain à cette distance ; par conséquent, l'estimation de la distance par Arnold fut dite erronnée, les objets ayant été bien plus proches et voyageant à des vitesses subsoniques tout à fait dans la mesure d'appareils normaux. Cet argument ignora le fait que Arnold avait établi la distance avec des points de référence fixe, et que ce fut son estimation de taille qui devait être erronée, les disques étant probablement bien plus grands qu'il ne l'avait supposé. Au regard de l'opinion du Dr. Hynek selon laquelle les objets étaient probablement un type d'appareil conventionnel, il est curieux que le cas soit listé comme mirage plutôt que appareil possible.

Cas 39 - 24 juin 1947 - Kenneth Arnold
Cas 39 - 24 juin 1947 - Kenneth Arnold

En seulement quelques jours la publication du signalement d'Arnold, d'autres récits commençèrent à apparaître. Au moins 20 personne de plus d'une douzaine d'endroits largement espacés rapportèrent qu'eux aussi avaient vu des objets semblables. Certaines de ces observations avaient eu lieu avant le 24 juin, certaines avaient été faites le même jour que celle d'Arnold, et quelques-unes furent faites dans les jours qui suivirent. La plupart des signalements venaient du nord-ouest. Les vannes étaient maintenant ouvertes pour le foisonnement de signalements qui allaient bientôt suivre. Mais il avait fallu le caractère et la conviction affirmée d'un homme comme Kenneth Arnold pour les ouvrir en rendant public son propre signalement. Si ce n'avait pas été Arnold, quel témoin, et quel signalement, aurait pu être le 1er ? Il n'est pas possible d'extraire un quelconque des premiers témoins, ou cas, trop peu d'informations étant disponible à leur sujet. Un point est certain, cependant : il est difficile d'imaginer que les observations d'objets aériens étranges seraient restées très "cachées" après le 25 juin.