La rencontre de Pournoy-La-Chétive

Le samedi 9 octobre 1954 à 18:30 à Pournoy-la-Chétive (Moselle), témoin n° 1 (12 ans), témoin n° 2 (9 ans) et témoin n° 3 (5 ans) font du patin à roulettes quand ils voient une machine brillante atterrir dans un champ près du cimetière. C'était une machine ronde d'environ 2,50 m de diamètre, qui reposait sur 3 pieds. Bientôt un homme en sortit. Il tenait à la main une torche électrique qui nous aveuglait. Mais nous pouvions voir qu'il avait de grands yeux, une figure couverte de poils, et qu'il était très petit, environ 1,20 m. Il était habillé d'un vêtement noir, large, comme la soutane que porte monsieur le curé. Il nous a regardés et il a dit quelque chose que nous n'avons pas compris. Il a éteint sa torche. Nous avons eu peur et sommes partis en courant. Quand nous nous sommes retournés, nous avons vu quelque chose dans le ciel : c'était très haut, très brillant, et ça volait vite. Un 4ᵉ témoin, témoin (16 ans), a observé de loin le phénomène.

Dès le lendemain, la presse relate l'affaire s1"Les "soucoupes volantes" continuent de faire parler d'elles", Le Républicain Lorrain de Metz, dimanche 10 octobre 1954, p. 6.

À l'époque, la vue de l'occupant est attribuée à la présence d'un habitant du pays qui ramassait de l'herbe pour ses lapins en se servant d'une torche électrique, ce qui aurait abusé les enfants s2Sider, J.: Le dossier 1954 et l'imposture rationaliste, Ramuel, France, ISBN 2-910401-23-5, pp 21-22, 1997 :

La "soucoupe" de Pournoy n'était qu'une vision

METZ - Dans un précédant article, nous avions relaté la déclaration d'enfants qui avaient vu, à Pournoy-la-Chétve, une "soucoupe volante" et un petit homme habillé de noir. Depuis ce jour, la population vivait dans la crainte de nouvelles apparitions et s'enfermait à double tours dès la chute du jour. Une enquête discrète, ayant été effectuée, a permis d'identifier le soi-disant "Martien" qui n'est autre qu'un habitant de la localité.

En effet, ce dernier, était retenu le jour par son travail, n'avait pu se rendre à l'herbe pour ses lapins qu'à la nuit tombante. Alors qu'il se trouvait à la sortie du village, près du cimetière, et sur le chemin du retour, il dut faire l'usage de sa lampe électrique à diverses reprises. Des enfants jouant à proximité prirent peur et s'enfuirent tout tremblants au domicile de leurs parents, malgré les vaines paroles du "Martien", qui tentait de se faire reconnaître. Quant à la soucoupe volante, nul doute qu'elle ne soit, elle aussi, de pure imagination.

Enquêtes

En 1979, Gérard Barthel et Jacques Brucker écrivent à propos du cas : Nous avons conversé avec témoin n° 1 et aussi ses camarades de jeux qui n'ont vu passer qu'une grosse étoile filante s3Barthel, G. & Brucker, J.: 1979.

Le jeudi 22, Jean SiderSider, Jean se rend sur les lieux et interroge témoin n° 1. Celui-ci refuse tout d'abord de parler de l'observation, puis à l'insistance de SiderSider, Jean, il admet avoir vu dans le ciel une source lumineuse mobile qu'il n'a pu identifier. SiderSider, Jean découvre quelques jours plus tard un article en p. 5 de Le Lorrain du lundi 11 octobre 1954, indiquant que le père de témoin n° 1 lui administra une correction pour avoir eu l'audace de raconter son observation à qui voulait bien l'entendre. Un autre article relate cette histoire s4"Parce qu'il avait vu une soucoupe volante il reçoit une correction !", Dimanche-éclair de Nancy 10 octobre 1954, p. 5.

SiderSider, Jean ne parvient pas à rencontrer Daniel Hirsh, qui a cependant confirmé son observation par une conversation téléphonique avec l'ufologue Christian Jay. Jean Pierre Hirsch se souvient encore d'avoir vu une lumière blanc-bleu non éblouissante, qui descendit ponctuellement vers le sol. Il n'a pas vu d'occupants mais affirme que l'endroit de l'atterrissage allégué est resté visible pendant une dizaine d'année car l'herbe, selon lui, n'y repoussait pas. Il précise à Jean SiderSider, Jean que les gens du village se moquèrent d'eux à l'époque, et que cela avait dû profondément choquer Calba, qui était le plus âgé du groupe et donc le "chef" du groupe des témoins. Robert Maguin, le plus éloigné des témoins, a confirmé la présence d'un phénomène lumineux qu'il ne s'explique toujours pas, mais a peu envie de parler de l'incident. Interrogés sur le fait de savoir s'il ont été contactés par Barthel et Brucker, seul témoin n° 1 répond avoir contacté, par téléphone.

SiderSider, Jean déclarera à propos de cette affaire : Au pire, l'occupant est peut-être une confusion, même si sa description ne correspond pas à quelqu'un du pays (et il s'en faut de beaucoup) mais il y a eu au minimum une RR2 à Pournoy-la-Chétive, avec une possibilité de RR3.

Explication ?

Si l'on ne prête pas crédit à la description du "vaisseau spatial", l'affaire pourrait être explique par la coupure de presse suivante, quelques jours plus tard, le dimanche 15 octobre 1950 :

Le "Martien" parlait le patois Luxembourgeois

THIONVILLE - Dans le pays Thionvillois l'on raconte actuellement une petite anecdote "martienne" qui aurait pris naissance à Hettange-Grande, localité privilégiée puisque certains de ses habitants y ont déjà aperçu à plusieurs reprises des soucoupes-volantes.

Ville voisine, car n'étant située quelques kilomètres de là et bénéficiant "pratiquement" du même coin de voûte céleste, Thionville commence à s'inquiéter sérieusement de l'absence totale de soucoupes ou de "cigares volants" dans "son ciel" ! Aussi les braves citoyens de cette vieille citadelle soulignent-ils avec beaucoup de complaisance l'histoire que voici :

Une fois de plus une soucoupe avait été signalée et chose particulièrement grave et sensationnelle, un Martien aurait été signalé rodant dans la campagne voisine. Les forces de l'ordre public, armés pour parer à toute éventualité et assistées de citadins munis de... fourches, s'étaient rapidement portés sur les lieux et après une vaste manœuvre d'encerclement, parvenaient à appréhender un individu de petite taille, à la barbe hirsute et ressemblant à un être... humain. Conduit dans un poste de sécurité et vainement interrogé pendant plus de 2 heures, il conserva un mutisme complet. Le "Martien" ne comprenait visiblement pas le français et les meilleurs interprètes allemands, polonais, italiens, anglais, etc, défilèrent à tour de rôle devant lui ; mais tous sans succès, car il ne répondait toujours point aux questions posées. Cédant au découragement et ne sachant plus à quel saint se vouer, nos "terriens" allaient provisoirement abandonner la partie lorsque — oh , miracle — l'être se mit à parler dans une langue chère à nos voisins Grand-Ducaux : "En voilà assez avec cette comédie, n'y a-t-il personne ici qui puisse s'exprimer en patois luxembourgeois ?" Stupeur et consternation chez nos "chasseurs" de Martiens, s'exclamant avec dépit : "Encore un ... Luxembourgeois !" s5Sider 1997.

s6Bowen 1969